La vérité de la nature humaine du Christ

Saint Thomas affirme la vérité de la nature humaine du Christ. Pouvez-vous nous en parler ?

Saint Thomas construit sa réflexion sur le Christ sur une forte affirmation de la vérité de la nature humaine du Christ. Il y a dans le Christ tout ce que Dieu a planté dans notre nature.

Une des conséquences plus visible de cette orientation est ce qui concerne la science acquise du Christ. A l’époque de saint Thomas, les maîtres en théologie de Paris niaient une vraie science acquise du Christ. Ils niaient que, à partir de ses expériences, le Christ ait pu former des concepts : ils niaient le rôle de l’intellect agent. Au début, dans le Commentaire des Sentences, saint Thomas soutenait aussi que le Christ n’a pas eu de science expérimentale. Mais bien vite, déjà dans le De Veritate, il commence à dire le contraire. Quand il arrive à la Somme, dans la Tertia Pars, il souligne deux fois que, bien qu’autrefois il pensait autrement, maintenant il faut dire que le Christ a vraiment eu une science humaine, qui est la science expérimentale. Saint Thomas explique que le Christ était un homme, et donc qu’il a connu comme il est naturel à l’homme de connaître. Il avait un intellect agent, comme tout le monde, et il n’y a pas de raison que cet intellect agent n’ait pas pu fonctionner.

Le Christ est l’homme parfait. Quelle est la portée d’une telle affirmation ?

Cela est extrêmement important. Il y a deux perfections :

• La perfection première, qui est le fait d’avoir l’essence de ce que l’on est : Un homme, c’est un corps et une âme. Le Christ a eu, comme nous, un corps et une âme.
• La perfection ultime. L’homme parfait, c’est l’homme qui a atteint la perfection ultime : voir Dieu. La révélation chrétienne nous enseigne que Dieu nous donnera sa vision. Si le Christ doit être l’exemplaire parfait de l’humanité, il faut qu’il ait atteint sa perfection ultime, et donc qu’il ait la vision béatifique dès le moment où il existe comme homme.